CANADA HISTORY - Documents

Louis St Laurent - Campagne électorale

Analysis of the Document - (The Document follows below the Analysis)

Louis St-Laurent’s Discours à l'ouverture de la campagne en vue de l'élection générale on May 9, 1949, marked the beginning of one of the most important election campaigns in Canadian history. As Prime Minister of Canada since 1948, St-Laurent was poised to lead his Liberal Party to a decisive victory in the first post-war election. This speech, delivered at a time of significant social and economic change, outlined his vision for a modern, progressive Canada, while reinforcing the continuity of his party’s post-war policies that had shaped the nation's reconstruction.

St-Laurent’s speech was framed within a narrative of national unity and stability. The Canadian landscape, particularly in Quebec and across the country, was shifting in terms of economic development and political identity. The speech emphasized his government's success in maintaining prosperity, building national infrastructure, and supporting social welfare programs. His appeal was based on the idea that Liberal leadership had been essential in guiding Canada through the tumultuous years of the Great Depression and the Second World War, and now it was equally vital in leading the nation into the post-war era.

One of the defining themes of St-Laurent’s speech was federalism. A native of Quebec, he was deeply aware of the need to maintain balance between provincial autonomy and a strong federal government. St-Laurent made a point to speak about Quebec’s role within Canada, emphasizing bilingualism and the French-Canadian identity as integral to the nation’s unity. This vision of inclusive federalism resonated particularly in Quebec, a province that had, for decades, experienced political tensions over its place within the federation. St-Laurent’s approach to federalism was progressive, aiming to preserve the harmony between the provinces and Ottawa, and his speech presented his government as a stabilizing force.

Economic prosperity was another major focus of his campaign address. St-Laurent highlighted the robust economic growth that Canada had experienced under Liberal leadership during the post-war period. He outlined plans for continued industrial expansion, job creation, and infrastructure development, all of which were essential to Canada’s modernization. His government's vision of economic development relied on the partnership between the state and private enterprise, with the state playing a key role in facilitating national projects like the Trans-Canada Highway and the St. Lawrence Seaway. These initiatives were aimed at binding the country together, both economically and symbolically, as it entered the second half of the 20th century.

Social welfare was equally emphasized, and St-Laurent’s speech underscored the importance of expanding social programs such as pensions and unemployment insurance. Building on the foundation laid by his predecessor, William Lyon Mackenzie King, St-Laurent committed to furthering the Canadian welfare state, ensuring that all Canadians had access to the basic necessities of life. His speech conveyed a vision of Canada as a socially just and equitable nation, where the government took an active role in addressing the needs of its citizens.

Internationally, St-Laurent used the speech to reinforce Canada’s role as a middle power committed to global peace and cooperation. In the wake of the Second World War, Canada had become a founding member of the United Nations and NATO, and St-Laurent highlighted these achievements as evidence of the Liberal Party’s commitment to maintaining international stability. He positioned Canada as a country capable of influencing global affairs, not through military might, but through diplomacy and peacekeeping. His speech reinforced Canada’s identity as a nation that valued multilateralism and international engagement.

The implications of this speech for Canadian history were profound. St-Laurent’s Liberal Party won a resounding victory in the 1949 election, securing 190 seats in the House of Commons, the largest majority ever won in Canadian history at that time. This victory solidified St-Laurent’s position as Prime Minister and allowed him to pursue his ambitious agenda of national development, social reform, and international leadership. His government’s policies in the years following the election helped to shape modern Canada, laying the foundation for the country’s social programs, economic infrastructure, and global reputation as a peacekeeper.

In conclusion, Louis St-Laurent’s Discours à l'ouverture de la campagne en vue de l'élection générale in 1949 was a defining moment in Canadian political history. His speech articulated a vision of Canada as a prosperous, united, and socially just nation, poised to take its place on the global stage. St-Laurent’s leadership during this period not only ensured the success of the Liberal Party but also set Canada on a path of modernization and progress that would shape the nation for decades to come. His emphasis on national unity, federalism, and international cooperation continues to resonate in Canadian political discourse today.


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Le très honorable Louis Stephen St-Laurent

Discours à l'overture de la campagne en vue de l'election générale

le 9 mai 1949

Chers concitoyens des dix provinces du Canada, je suis heureux que le moment soit venu ou nous pouvons tenir des élections générales.

Depuis que je suis devenu premier ministre de notre pays en novembre dernier, j'ai toujours désiré obtenir un mandat du peuple lui-même. Mais avant de pouvoir vous demander de nous renouveler votre confiance, il y avait trois choses que le gouvernement devait faire.

La première était de mener à bonne fin les négociations en cours en vue de l'union de Terre-Neuve et du Canada.

La seconde était de parachever les pourparlers en vue du Pacte de sécurite de l'Atlantique-nord et d'obtenir la ratification de ce traité par vos représentants au Parlement.

La troisieme était de nous présenter devant le Parlement lui-même, de soumettre les comptes publics, déposer les credits, présenter le budget et prolonger pour une année certaines mesures nécéssaires, comme la régie des loyers.

Ces trois choses ont été faites et nous nous sentons maintenant libres d'en appeler au peuple.

J'ai eu la responabilite, à titre de premier ministre, de diriger le gouvernement qui a administré les affaires du pays au cours des six derniers mois.

Dans ce premier discours de la campagne électorale, je veux vous rendre compte de la manière dont nous avons conduit vos affaires au cours de ces six mois.

Lorsque je suis devenu premier ministre, le gouvernement avait entamé des pourparlers avec une délégation de Terre-Neuve qui, avait été envoyée à, Ottawa pour convenir des conditions de l'union de nos pays.

Ces discussions ont, été poursuivies dans une atmosphère cordiale par des hommes qui s'attendaient à devenir concitoyens, sous peu et qui voulaient vivre ensemble dans l'harmonie. Le 11 décembre, les conditionns de l'union furent signées au Parlement d'Ottawa; mais elles ne pouvaient entrer en vigueur qu'après avoir été approuvées par le Parlement.

Au cours de ces mêmes mois de novembre et de décembre, le gouvernement préparait également les travaux de la session du Parlerment. A l'ouverture de la session en janvier, notre programme fut annoncé au Parlement et au peuple canadiens.

Le premier point de ce programne était la législation relative à l'entrée de Terre-Neuve dans la Confédération. Le gouvernement présenta ensuite la législation d'urgence, y compris la régie des loyers, qui fût adoptée avant le 31 mars. Il ne faut pas oublier que, si le Parlement n'avait pas prolongé cette loi d'une année, la régie des loyers serait devenue inopérante le 27 mars.

A la fin de mars également, le projet du Traité de l'Atlantique-nord avait été préparé par les représentants du Canada et des autres nations de l'Atlantique nord réunis à Washington.

Nous étions d'accord que ce projet était excellent mais nous avons voulu demander au Parlement d'approuver les principes de ce traité avant de le signer au nom du Canada. Nous voulions que le monde sache que tous les Canadiens sont unis dans leur détermination à maintenir la paix.

Le Gouvernement étant d'avis que les relations amicales entre le premier ministre du Canada et le Président des États-Unis qui avaient existé entre monsieur King et le Président Roosevelt, étaient de haute importance pour nos deux pays, j'ai été heureux d'accepter une invitation du Président Truman à passer une fin de semaine à Washington en février pour renouveler et consolider les liens d'amitié qui nous unissent depuis sa visite chez nous il y a deux ans. Cette visite de fin de semaine n'a nullement retardé les travaux de la Chambre.

Mais, à mesure que la session du Parlement avançait, il devint de plus en plus évident que la perspective d'une élection rendait plus difficile de conduire les travaux de la Chambre dans l'ordre et qu'il serait dans l'intérêt du peuple canadien de tenir des élections le plus tôt possible.

Néanmois, lorsque le Parlement ajourna pour le congé de Pâque, nous avions accompli beaucoup de travail. Terre-Neuve était devenue la dixième province canadienne, le Pacte de l'Atlantique nord avait été signé avec l'approbation du Parlement, la législation d'urgence avait été adoptée et le budget avait été soumis.

A mon retour de l'ouest après Pâques, il était clair que le peuple canadien s'attendait à une élection et que le pays vivrait dans une atmosphère d'élections tant qu'elles n'auraient pas eu lieu.

Nous étions d'avis que le gouvernement - car notre gouvernement est un nouveau gouvernement - avait mené à bonne fin presque toutes les affaires urgent et que nous pourrions servir nos concitoyens plus efficacement après avoir reçu un vote de confiance du peuple lui même. Disons, en d'autres termes, que nous étions d'avis que le temps était venu pour le peuple de décider lui-même à, quels hommes il voulait confier les affaires publiques pour les quatrs ou cinq prochaines années.

Les affaires publiques sont simplement les affaires du peuple - vos affaires. Et c'est par des élections générales que le peuple du pays garde le contrôle sur son gouvernement et sur l'administration de ses affaires.

Le 27 juin, les Canadiens choisiront deux cent soixante- deux hommes et femmes pour les représenter à la Chambre des Communes. En élisant votre député, vous contribuerez à décider quel gouvernement le pays aura pour les quatre ou cinq années qui viennent.

A notre avis, il n'aurait pas été juste à l'endroit d'un grand nombre de voteurs qui s'éloignent de leur foyer au milieu de l'été, de retarder l'élection après la fin de juin; mais nous étions également d'avis que nous devions demander au Parlement d'approuver certaines mesures sans tarder. Nous voulions, si possible, faire voter par le Parlement les crédits nécessaires à l'administration du pays durant la période électorale et jusqu'à la convocation du nouveau Parlement. Je suis heureux de pouvoir dire que les crédits nécessaires ont été votés le dernier jour d'avril.

Le gouvernement s'était également proposé que les pensions de vieillesse et celles des aveugles, qui avaient été établies par le gouvernement libéral et augmentées deux fois déjà sous des administrations libérales, soient augmentées de nouveau.

Nous croyions que les Canadiens étaient désireux de voir ce projet réalisé et nous avons réussi à faire autoriser par le Parlement une augmentation de $10 par mois dans le taux de ces pensions. Comme vous le savez, ces pensions pour les viellards et les aveugles sont administrées par les gouvernements provinciaux mais le gouvernement fédéral en paie 75 pour cent.

Une des plus grandes mesures sociales adoptées par le gouvernement libéral est la loi des allocations familiale. Après nous être rendu compte des grands bienfaits de cette loi qui a amélioré la santé et le bien-être de nos enfants, augmenté la fréquentation scolaire et rendu plus heureuse la vie de famille, nous du gouvernement en sommes venus à la conclusion que les allocations devaient être payées sans diminution du taux à tous les enfants de la famille, quel qu'en soit le nombre. Nous étions également d'avis que les enfants des familles nouvellement établies au Canada devraient avoir droit aux allocations après un an de résidence au pays, au lieu de trois.

Je suis heureux de pouvoir dire que ces deux amendements à la loi des allocations familiales ont été adoptée au cours de la dernière semaine de la session.

Au cours de cette même session, les représentants du Canada ont signé à Washington l'Accord intenational sur le blé. A notre avis, il était important de faire approuver par le Parlement cet accord qui est de la plus haute importance pour nos cultivateurs et pour tonte notre économie. L'accord fut approuvé par le Parlement vers la fin de la session.

Enfin, nous avons obtenu l'approbation unanime par le Parlement du Pacte de sécurité de l'Atlantique-nord, que le Canada a ratifié à Washington mardi dernier. Je crois que les Canadiens seront heureux que notre pays ait été le premier à ratifier le traité, démontrant ainsi, que nous, Canadiens, sommes prêts à faire notre part pour parer à la menace du communisme totalitaire et pour assurer la paix.

Il y a également eu une réconfortante évolution d'importance historique dans les relations entre les nations du Commomwealth qui a permis à l'Inde de demeurer au sein de notre libre association de nations. Cette évolution a débuté à la réunion des premiers ministres tenue à Londres en octobre dernier et à laquelle j'étais présent. Elle fût complétée à une deuxième réunion tenue le mois dernier à laquelle le Canada était dignement représenté par monsieur Pearson, Secrétaire d'État aux Affaires extérieures.

Voilà un compte rendu de la manière dont nous avons administré vos affaires depuis six mois. Mais nous ne vous demandons pas de juger le gouvernement seulement sur les réalisations des six derniers mois. Bien que le présent gouvernement soit un nouveau gouvernement, il est aussi un gouvernement libéral; nos réalisations couvrent les quatre années écoulées depuis l'élection de l945 et, à la vérité, depuis bien avant 1945, Je suis sûr que vous vous attendez tous et toutes à ce que je vous en rende compte également.

Lors des élections de 1945, nous avons promis de réduire les impôts et nous avons aussi promis de faire ce que nous pourrions pour réduire la dette nationale.

Ces promesses, nous les avons tenues.

Les impôts ont été diminués tous les ans depuis 1945 et il en est ainsi de la dette nationale. Les Canadiens, j'en suis sûr, estiment qu'il est sage de payer ses dettes et ils sont d'accord aussi qu'il est bon de réduire la dette nationale quand la chose est possible. Vous savez que plus nous réduisons la dette nationale, plus il nous est facile ensuite de réduire les impôts. A la suite du dernier budget, sept cent cinquante mille Canadiens n'ont plus un sou d'impôt sur le revenu à payer. Et l'impôt des autres a été considbérablement diminué. Les exemptions à l'impôt sur le revenu sont maintenant pratiquement au niveau d'avant-guerre et, dans presque tous les cas, le taux de l'impôt est inférieur à ceux de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

Depuis 1945 nous nous sommes débarrassés entièrement de plusieurs taxes établies durant la guerre; et plusieurs autres ent été sensiblement réduites. Et tout en réduisant les impôts et la dette, nous avons réussi à, augmenter la sécurité sociale à un degré sans précédent dans l'histoire du Canada.

Devant ces réalisations, je suis sûr que la majorité d'entre vous admettrez que le présent gouvernement a administré les finances publiques qui sont vos finances - avec ordre et avec sagesse.

Je voudrais aussi vous rappeler certaines autres réalisations des quatre dernières années qui ont opéré de grands changements au Canada.

Notre pays a vu au rétablissement des anciens combattants et au soin des victimes de la guerre d'une manière sans égale au monde.

Depuis 1945, le Canada a joui - et jouit encore aujour- d'hui - d'un haut niveau d'emploi et de prospérité. L'industrie à rapidement passé de la production de guerre à la production de paix. Patrons et ouvriers ont collaboré à cette reconversion.

Et je suis heureux de dire combien les travailleurs en général ont agi avec modération et jugement en ces années d'après guerre. Je doute qu'il y ait eu d'autres périodes de changements si subits où les relations patronales-ouvrières aient été aussi satisfaisantes.

Notre politique a été conçue de manière à maintenir l'emploi à un niveau très élevé. Mais nous avons aussi augmenté la sécurité d'un plus grand nombre de travailleurs et de familles en amendant la loi d'assurance-chômage établie par le gouvernement libéral en 1941.

J'ai déjà fait mention ces récents amendements à la loi des allocations familiales et à la loi, des pensions de vieillesse, autres jalons de notre programme de sécurité sociale. L'an dernier, nous avons établi un programme d'octrois aux gouvernements provinciaux pour améliorer les services de santé et d'hospitalisation sur une base nationale et pour préparer les voies à de nouveaux progrès dans ce domaine si important de la santé publique.

Le présent gouvernement a établi des prix minima pour assurer plus de sécurité aux cultivateurs et aux pêcheurs. Nous sommes d'avis que cultivateurs et pêcheurs ont droit à leur juste part du revenu national, et jamais ils n'ont été plus prospères que ces dernières années. Le gouvernement a aidé au maintien et à, la restauration du commerce international et de nos marchés étrangers, disloqués par la guerre.

Nous avons conclu des accords fiscaux avec la plupart des gouvernements provinciaux. Ces accords ont consolidé leur situation financiere et leur autonomie réelle.

Au cours des quatre dernières années, l'industrie cana- dienne a fait des pas de géant et notre prospérité n'a jamais flanché. En fait, aucun pays au monde ne peut se louer de meilleures réalisations. Et le peuple canadien est fier que sa citoyenneté ait été définie dans la loi de 1946 sur la citoyenneté canadienne.

La plus grande de nos réalisations n'a même pas été prévue en 1945. Je crois que ce fût une source de satisfaction pour vous tous, comme c'en fût une pour les membres du gouvernement, que nous avons pu réaliser cette union avec Terre-Neuve que les Canadiens espéraient depuis plus de quatre vingts ans, et compléter ainsi le rêve des Pères de la Confédération.

En cette époque où tant de pays s'inquiètent au sujet de l'intégrité de leur territoire et même de leur survie, il est merveilleux que, par le libre et paisible choix des deux peuples, nous ayons pu accroître notre territoire de plusieurs centaines de milliers de milles carrés, et notre population, de trois cent mille nouveaux Canadiens.

Une des raisons pour lesquelles il nous a été possible de réaliser autant est que notre gouvernement n'est pas l'affaire d'un homme mais d'une équipe d'hommes exceptionnellement qualifiés.

Aucun gouvernement ne peut espérer faire face aux problèmes très difficiles du jour si le cabinet ne comprend pas plusieurs hommes de première force, dont un certain nombre au moins ayant acquis cette sagesse que seule l'expérience peut donner. D'autre part, nul gouvernement ne peut rester alerte et vigoureux s'il ne continue à attirer de jeunes hommes bien doués. Il ne s'est guère passé d'années depuis le début de la guerre sans que de nouveaux hommes soient entrés dans le gouvernement pour le fortifier et l'aider à faire face à de nouvelles responsabilités.

Dans un prochain discours, j'ai l'intention de vous en dire plus long sur mes collègues du cabinet. Vous les connaissez, au moins de réputation. Demandez-vous un moment combien d'hommes aussi doués les autres partis réunis peuvent fournir.

Je crois que vous admettrer, que, quel que soit le programme d'un parti politique, ce dernier ne peut servir le peuple canadien comne il a le droit de l'être, s'il n'a pas parmi ses dirigeants des hommes et des femmes qui possèdent les capacités et l'expérience voulues pour appliquer son programme et administrer les affaires courantes du pays.

Nous avons démontré que nous sommes un gouvernenent. capable de régler de grands problèmes comme l'Union avec Terre-Neuve et le Pacte de L'Atlantique-nord; et nous avons démontré que nous sommes également capables de nous intéresser à ces problèmes qui affectent la vie de chaque individu comme les allocations familiales, les pensions de vieillesse et la régie des loyers.

Lorsque vous aurez à décider à quel parti vous voudrez confier la responsabilité de gouverner notre pays, vous voudrez savoir quelles sont les réalisations de chaque parti et quels hommes le composent. Vous voudrez savoir aussi quelle est sa politique et si, cette politique est la meilleure pour le Canada tout entier.

Aux prochaines élections on aura à choisir entre trois politiques dans la plupart des comté.

L'une d'elles est le socialisme. Je ne crois pas que beaucoup de Canadiens désirent le socialisme, même ceux que j'ai décrits comme des libéraux, à la hâte.

Un autre choix pourrait être le torysme à l'ancienne mode déguisé sous une nouvelle étiquette. Je ne crois pas que beaucoup de Canadiens désirent, le retour du torysme réactionnaire, quel que soit le nom qu'il porte pour le moment.

Je crois que l'attitude et les principes du parti libéral correspondent aux désirs de la plupart des Canadiens - et même d'un grand nombre qui ne se disent pas libéraux. Et je m'adresse ici spécialement à ce million de jeunes Canadiens et Canadiennes qui auront droit de voter pour la première fois le 27 juin prochain. Permettez-moi de vous rappeler que pour être réellement progressiste il ne suffit pas d'ajouter le mot "progressiste" au nom d'un parti politique.

Aucun parti n'a plus de zèle pour les réformes sociales que le parti libéral. Mais ce qui distingue nette les libéraux des CCF, c'est que nous ne désirons pas enlever aux gens ce qu'ils possèdent ni enregimenter une grande proportion des voteurs dans des entreprises d'État.

Aucun parti ne croit plus fortement que les libéraux que l'initiative individuelle et l'entreprise privée sont essentielles à une nation saine, prospère et progressive. Le parti libéral ne veut pas convertir l'État en un instrument d'exploitation; mais les libéraux sont prêts à user des pouvoirs de l'État pour aider à donner à tous des chances égales et pour empêcher l'exploitation de la population par des intérêts égoistes.

C'est là, je crois, l'attitude que la majorité des Canadiens approuvent et c'est pourquoi le libéralisme les attire si fortement.

En 1945, notre pays était encore organisé en vue d'un effort de guerre total. A l'élection tenue cette année-la, le gouvernement libéral demanda au peuple canadien un mandat en vue d'organiser la trasition de la guerre à la paix. Notre conversion de l'économie de guerre en économie de paix a été accomplie et elle a été accomplie avec succès.

A l'intérieur des frontières canadiennes, la Providence nous a évité un grand nombre de dangers et de difficultés qui menacent tant de nations. Si certains individus et certaines familles ont encore des problèmes et des difficultées, presque tous les Canadiens vivent libres et prospères, dans un pays où tous, hommes et femmes, ont des droits égaux et où nous nous efforçons d'assurer à tous des chances égales.

Trop peu de pays sont aussi fortunés que le nôtre; et je crois que nous avons appris que notre sécurité et notre prospérité dépendent au moins autant de ce qui ne se produit au delà de nos frontières que de ce qui arrive chez nous. C'est pourquoi le premier souci du gouvernement est le maintien de la paix et de la sécurité. Et je suis sûr que c'est également votre premier souci.

Je suis sûr qu'il y a peu de Canadiens qui ne se rendent pas compte que le maintien de la prospérité dans toutes les parties du Canada dépend du maintien de notre commerce avec d'autre pays. Et c'est pourquoi le commerce a une telle importance dans notre programme.

En 1945, le gouvernement libéral vous a demandé un mandat pour maintenir l'emploi à un haut niveau et augmenter la sécurité sociale. Sur le plan domestique cela demeure le premier objectif du gouvernement actuel.

Le Canada est aujourd'hui une nation adulte. Nous voulons que cela soit reconnu pleinement dans notre constitution et dans nos lois. Et nous voulons également encourager l'expression de notre esprit national.

Nous vous demandons maintenant un nouveau mandat - un mandat en vue de continuer à travailler à la paix et à la sécurité, à l'augmentation de notre commerce et de notre prospérité, au maintien de l'emploi et de la sécurité sociale; à la complète reconnaissance du caractère adulte de la nation canadienne et à encourager davantage le développement de nos ressources intellectuelles, scientifiques et artistiques, en un mot, de notre conscience nationale.

Maintenant, un mot de mes projets de campagne électorale.

Le devoir du gouvernement dans un pays démocratique est d'administrer les affaires du peuple dans l'intérêt de tous. Comme tous ne peuvent décider eux-mêmes de toutes les questions, ils élisent des représentants pour agir en leur nom. Si notre système de gouvernement doit fonctionner, le peuple doit élire des représentants en qui il ait confiance. C'est pourquoi la confiance dans les hommes publics est une condition essentielle de tout gouvernement démocratique.

Or, la confiance en quelqu'un résulte de la connaissance que l'on a de ses réalisations et, toutes les fois que cela est possible, de l'homme lui-même. C'est pourquoi, depuis que je suis devenu premier ministre, je n'ai pas manqué une occasion de visiter différentes régions du Canada et de rencontrer autant de mes concitoyens que possible. En moins de six mois, j'ai visité maints endroits de Halifax à Victoria.

Au cours de la quinzaine que j'ai passée dans l'ouest du Canada, au temps de Pâques, j'ai rencontré plusieurs milliers de Canadiens, j'ai causé avec eux et je voudrais remercier tous ceux que j'ai rencontrés, hommes, femmes et. enfants, de la cordialité de la réception qu'ils nous ont accordée à ma femme et à ma fille comme à moi-même. Partout où nous sommes allés, nous nous sommes toujours sentis chez nous et nous avons constaté qu'être citoyen canadien comporte des avantages qu'aucune loi du Parlement ne peut exprimer. Tout ceux que nous avons rencontrés, qu'ils soient d'origine française ou britannique ou qu'ils soient de nouveaux Canadiens d'autre origine, tous sont attachés à notre commune patrie et tous sont fiers de se dire Canadiens.

Au cours de la présente campagne, je vais continuer ces visites de bon voisinage et ceux que j'ai déjà renconyrés comprendront, je n'en doute pas, que je veuille d'abord visiter les endroits où je ne me suis pas encore rendu. Le Canada est encore plus grand aujourd'hui que lorsque je suis devenu premier ministre et je me ferai une fête de visiter mes concitoyens de Terre-Neuve.

Et partout où j'irai, que je parle en anglais ou en français, je parlerai de la même manière et exposerai le même programme.

Le parti libéral ne préconise pas des idées différentes selon qu'il s'adresse à une région ou à une autre, à une classe ou à une autre. Notre politique est conçue en vue du bien de tous les Canadiens dans toutes les parties du Canada. Notre objectif est un Canada pacifique dans un monde pacifique, et je suis sûr que c'est aussi le vôtre.

Notre objectif est un pays de plus en plus prospère et je sais que c'est aussi le vôtre.

Notre objectif est du travail pour tous ceux qui, sont capables de travailler et la sécurité pour la famille et le foyer, et je suis sûr que c'est également le vôtre.

Notre objectif est un Canada fort et uni où un peuple libre et vigoureux pourra faire fructifier de plus en plus ses talents et ses énergies, et je suis sûr que c'est aussi le vôtre.

Donnons-nous tous la main pour faire de notre grand et heureux pays un pays encore plus grand et encore plus heureux.


Cite Article : www.canadahistory.com/sections/documents



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