Concitoyens!
Quand un peuple se trouve invariablement en butte à une suite d'oppositions systématiques, malgré ses voeux exprimés de toutes les manières reconnues par l'usage constitutionnel, par des assemblées populaires et par ses représentants en Parlement après mure delibération quand ses gouvernants, au lieu de redresser les maux divers ils ont eux-mêmes produits par leur mauvais gouvernement, ont solennellement enregistré et proclamé leur coupable détermination saper et de renverser jusqu'aux fondations de la liberté civile il devient impérieusement du devoir du peuple de se livrer sérieusement à la considération de sa malheureuse position, des dangers qui l'environnent, et par une organisation bien combinée, de faire les arrangements nécessaires pour conserver intacts leurs droits de citoyens et leur dignité d'hommes libres.
Les sages et immortels rédacteurs de la Déclaration de l'Indépendance américaine, consignèrent dans ce document les principes sur lesquels seuls sont basés les Droits de l'Homme et revendiquèrent d'établir heureusement les institutions et la forme de gouvernement qui seules peuvent assurer permanemment la prosperité et le bonheur social des habitants de ce continent, dont l'éducation et les moeurs, liées aux circonstances de leur colonisation, demandent un système de gouvernement entièrement dépendant du peuple et qui lui soit directement responsable. En commun avec les diverses nations de l'Amérique du Nord et du Sud qui ont adopté les principes contenus dans cette Déclaration, nous regardons les doctrines qu'elle renferme comme sacrées et évidentes: Que Dieu ne créa aucunes distinctions artificielles entre l 'homme et l'homme; que le gouvernement n'est qu'une simple institution humaine formée par ceux qui doivent être sujets à son action bonne ou mauvaise; et consacrée pour l'avantage de tous ceux qui consentiront à venir ou à rester~sous sa protection et sous son contrôle, et que conséquemment la forme en peut être changée des qu'elle cesse d'accomplir les fins pour lesquelles ce gouvernement fut établi; que les autorités publiques et les hommes au pouvoir ne sont que les exécuteurs des voeux légitimement exprimés de la communauté; honorés quand ils possèdent la confiance publique, et respectés aussi longtemps qu'ils jouissent de l'estime publique, et qui doivent être déplacés du pouvoir des qu'ils cessent de donner satisfaction au peuple, seule source légitime de tout pouvoir
En conformité avec ces principes et sur la foi des traités et des capitulations arrêtés avec nos ancêtres et garantis par le parlement impérial, le peuple de cette province n'a cesse depuis de longues années, par de respectueuses requêtes, de se plaindre des abus intolérables qui empoisonnent ses jours et paralysent son industrie. Loin que des réparations aient été concédées à nos humbles prières l'agression a suivi l'agression, jusqu'à ce qu'enfin nous ne paraissons plus tenir à l'empire britannique pour notre bonheur et notre prospérité, nos libertés et l'honneur du peuple et de la couronne d'Angleterre, mais en vue seulement d'engraisser une horde inutile d'officiels qui non contents de jouir de salaires énormément disproportionnés aux devoirs de leurs charges et aux ressources du pays, se sont combinés en une faction uniquement mue par l'intérêt privé à s'opposer à toutes les reformes, à défendre toutes les iniquités d'un gouvernement ennemi des droits et des libertés de cette colonie...